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lundi 1 septembre 2025
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Refuser un projet, c’est aussi bien travailler

Pourquoi (et comment) dire non quand on est graphiste

Dire non. C’est sans doute l’un des gestes les plus difficiles à poser dans une carrière de graphiste. Peur de perdre un client, de rater une opportunité, de froisser un contact. Et pourtant, savoir refuser un projet est un acte fondamental de professionnalisation. Cela permet de protéger son temps, son énergie, sa cohérence éthique, mais aussi – parfois – sa santé mentale.

Voici un guide concret pour comprendre pourquoi refuser, quand le faire, et comment le formuler sans détruire la relation.

Pourquoi dire non ?

Refuser un projet, ce n’est pas faire un caprice : c’est reconnaître que tout projet n’est pas bon à prendre. Voici quelques raisons professionnelles (et parfaitement valables) de refuser :

  • Non-alignement éthique : un client ou un secteur en contradiction avec vos valeurs (publicité toxique, greenwashing, marques contraires à vos engagements…).
  • Tarif non viable : un budget trop bas, sans possibilité de négociation, qui remet en question la qualité du travail et la dignité de la prestation.
  • Délais intenables : un projet à boucler en trois jours, sans marge, sans respect de la phase créative.
  • Incohérence avec votre positionnement : une demande trop éloignée de vos compétences, de votre style, ou de votre volonté d’évoluer dans un autre champ.
  • Projet flou ou instable : un brief mouvant, un client indécis, une structure incapable de valider quoi que ce soit.

Dire non, c’est parfois dire oui à autre chose : un projet plus aligné, un temps pour vous, ou simplement un respect de vos limites.

Quand dire non ?

Le plus tôt possible. L’erreur classique est de dire « oui pour voir », puis de s’épuiser à chercher une porte de sortie plus tard. Voici quelques moments stratégiques :

  • Dès la première prise de contact : si le projet vous met déjà mal à l’aise (demande hors charte, ton agressif, promesse bancale).
  • Après réception du brief : si les contraintes deviennent claires et ne correspondent pas à vos conditions.
  • Au moment de parler budget : si le tarif est clairement hors de votre base, sans discussion possible.
  • Avant signature du devis : à tout moment tant qu’aucun engagement formel n’est pris.

Mieux vaut un “non” net et bienveillant qu’un “oui” vague qui se solde par un abandon en cours de route.

Comment formuler un refus professionnel

Tout l’art de refuser un projet est de le faire sans agresser, sans culpabiliser, sans se justifier excessivement. Voici quelques modèles adaptables selon le contexte :

Refus simple mais cordial

Refus argumenté (ex. budget / timing)

Refus orienté (avec redirection)

Et si vous avez déjà dit oui… ?

Il arrive qu’on dise oui trop vite. Dans ce cas :

  • Soyez honnête sans dramatiser : expliquez que, à la lumière de nouveaux éléments, vous préférez ne pas poursuivre.
  • Privilégiez l’appel plutôt que le mail : cela permet de désamorcer les tensions.
  • Proposez un relais si possible : un ou une autre graphiste à recommander.
  • Apprenez pour la suite : repérez ce qui vous a fait dire “oui” alors que vous pensiez “non”. C’est souvent une question de posture.

–> Savoir dire non est une compétence, pas une lacune. C’est un acte de positionnement, de clarté, parfois de courage. En refusant un projet mal aligné, vous ouvrez l’espace à des collaborations plus justes, plus stimulantes et plus durables. Le respect de vos limites est aussi un gage de respect du client.

Dire non, c’est aussi savoir exactement pourquoi vous dites oui.

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