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mercredi 1 octobre 2025
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Les 12 polices à surveiller en 2026

Le monde du design graphique est rythmé par des tendances typographiques qui évoluent au fil des années. Certaines polices se font oublier après une saison, d’autres s’installent comme de véritables classiques. L’arrivée de 2026 met en lumière un mouvement clair : le retour aux grotesques revisités, la montée en puissance des superfamilies polyvalentes, et l’intégration des polices variables comme outil incontournable pour le digital.


En parcourant le panorama proposé par Creative Boom sur les cinquante polices qui feront 2026, nous avons retenu douze familles essentielles. Chacune d’entre elles incarne une facette des besoins contemporains : identité de marque, édition imprimée, interface numérique, packaging ou encore communication institutionnelle. Au-delà d’un effet de mode, ces choix révèlent la direction que prend la typographie : plus flexible, plus universelle, mais toujours expressive.

Le pragmatisme élégant des grotesques revisitées

La première tendance forte est celle du grotesque. Ce terme, hérité du XIXᵉ siècle, désigne les polices sans empattements, d’une grande simplicité géométrique. Longtemps cantonné à une image neutre, ce registre connaît une nouvelle jeunesse. Des fonderies comme Grilli Type ou Klim en proposent des interprétations raffinées qui séduisent les designers en quête de sobriété contemporaine.
GT America, par exemple, fonctionne comme un pont entre les sans-serif européens et américains. Sa force réside dans la multiplicité de ses graisses et dans son équilibre formel, qui lui permet de passer du titrage monumental à la lisibilité du texte courant. Söhne, autre star de cette catégorie, ajoute une patine analogique à la froideur moderniste des néo-grotesques. Elle a déjà conquis de grandes identités de marque qui veulent marier prestige et accessibilité.
Plus loin, Graphik et Aeonik illustrent deux approches complémentaires : l’un assume sa neutralité pour bâtir des systèmes éditoriaux solides, l’autre exploite les potentialités des polices variables, pensées pour le responsive et les interfaces. Ces grotesques nouvelle génération forment l’ossature de la typographie de 2026 : solides, fiables, mais jamais fades.

Entre caractère affirmé et polyvalence assumée

À côté de cette base sobre, on trouve des familles qui osent davantage de personnalité. Neue Montreal, par exemple, a gagné en popularité grâce à son côté brut, presque industriel, qui attire l’œil en titrage. À l’opposé, Basis Grotesque propose une élégance mesurée, très adaptée aux magazines ou aux mises en page photographiques.
L’une des forces de 2026 est de proposer des familles capables d’embrasser plusieurs usages. Founders Grotesk en est un exemple emblématique : son système décliné en Text, Condensed ou Mono permet de composer une hiérarchie complète sans jamais sortir du même univers graphique. Cette logique modulaire répond parfaitement aux besoins des studios, qui doivent gérer identité, web et print dans une même cohérence.
Aperçu s’inscrit dans la même dynamique. Utilisée par des institutions culturelles, elle combine familiarité et subtilité. Sa présence sobre en fait une alliée de choix pour les communications publiques, où l’accessibilité prime autant que le caractère visuel.

Les superfamilies et l’enjeu du global

À l’heure où les marques s’adressent à des publics internationaux, la question de la couverture linguistique devient centrale. C’est là qu’interviennent des familles comme TT Norms Pro. Avec sa large gamme de graisses et son support multilingue étendu, elle s’impose comme un choix pragmatique pour les plateformes numériques ou les entreprises globales.
Dans la même veine de rationalité, Inter continue de s’imposer comme l’un des standards open source. Optimisée pour l’écran, disponible en variable et adaptée à des usages multiples, elle rappelle que le design ne se joue pas seulement dans la singularité, mais aussi dans la fiabilité. Inter est devenue un outil presque invisible, mais indispensable, un peu comme Helvetica en son temps.

Quand la sobriété laisse place à l’expression

Toutes ces polices ne sont pas neutres. Certaines revendiquent un caractère marqué, taillé pour les projets où l’émotion doit passer avant la rationalité. Sharp Grotesk, par exemple, ose des détails imparfaits qui lui donnent un aspect plus artisanal. Elle est idéale pour des packagings “craft” ou des projets qui veulent afficher une touche humaine derrière l’efficacité du sans-serif.
Enfin, Diatype propose une approche singulière. Sa chaleur subtile, combinée à une lisibilité impeccable, la rend précieuse pour les interfaces de lecture et les projets numériques éditoriaux. Dans un univers dominé par des polices souvent froides et mécaniques, elle incarne une nouvelle voie : celle de l’équilibre entre rigueur et humanité.

–> Ces douze polices ne sont pas simplement une sélection esthétique. Elles forment un ensemble représentatif des priorités typographiques de 2026. Les studios et graphistes doivent composer avec des identités de plus en plus complexes, qui doivent vivre aussi bien sur une affiche que dans une application mobile, dans une brochure imprimée que sur une interface interactive.
Les grotesques revisitées répondent à ce besoin de solidité, les superfamilies multilingues apportent l’adaptabilité, les polices expressives injectent une dose de singularité. Ensemble, elles dessinent une typographie à la fois universelle et personnalisée, technique et émotionnelle.
Dans cette tension réside sans doute l’avenir de la discipline : un design où les polices ne sont plus seulement des outils fonctionnels, mais des vecteurs de stratégie, capables d’incarner une marque, un projet ou une culture dans toutes ses dimensions?

Rendez-vous sur Creative Boom pour découvrir les 50 typos incontournables pour 2026.

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