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mardi 19 mars 2024
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Les 5 tendances du design graphique pour 2024 selon CANVA

Le point commun entre les années 80, les zootropes, Dali et les eBoy ? Coup d’oeil sur tendances du design graphique en 2024

Certains mouvements artistiques sont le prélude de courants de design graphique. En quelque sorte, leurs terrains de jeu. Pour reprendre les mots du chimiste Antoine Lavoisier quant à la matière, il est possible d’affirmer dans le domaine du design graphique et de l’art dont il s’inspire que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

Les 5 tendances du design graphique pour 2024, selon la plateforme CANVA, sont directement liées à des mouvements artistiques. Nous vous les présentons sans plus attendre :

Le Collage en Mouvement ou Motion Collage

Si les ancêtres du collage en mouvement remontent au début du XIXe s. avec les zootropes et les flip books, la grande tendance du design pour 2024, notamment dans les vidéos, est bien le collage en mouvement, ou motion collage. Populaire en raison de sa capacité à attirer l’attention grâce aux changements de vues et du mouvement dans l’image, cette tendance colle avec l’air du temps et son regain de nostalgie en évoquant les collages type album photo ou scrapbook, et son design rappellera pour certains les fanzines.

Côté communication, le motion collage est intéressant notamment pour véhiculer des messages disruptifs, le mouvement permettant de créer une interruption, un questionnement ou encore une rupture avec le reste du contenu. 

Côté art, le design du motion collage nous rappelle les œuvres de Richard Hamilton, comme par exemple My Marilyn (1965), collage de photos de Marilyn Monroe du magazine Town ; ou encore Beatles (2007).

Richard Hamilton
Beatles – 2007

Le Flux et Forme ou Flow and Form

Ce mouvement est l’association de formes dites « organiques » et de formes géométriques. A la fois simple, expressif et abstrait d’après la plateforme CANVA, ce design s’inspire du « blobing art » ou « blob art », mais aussi de l’esprit épuré et fluide de certaines fresques murales. On retrouve ce type de design dans les couvertures de livre, et une logique algorithmique est à l’œuvre sur certaines plateformes de commerce en ligne. Ainsi, si un.e client.e achète un livre avec telle couverture, il ou elle sera potentiellement intéressé.e par un ouvrage utilisant le même type de design graphique en couverture. Prenons l’exemple de la couverture de Brit Benett « L’autre moitié de soi ». La plateforme Amazon suggère « No home » de Yaa Gyasi et « Reste avec moi » de Ayobami Adébayo, couvertures usant tout deux du design flux & forme. Si vous avez lu « Des hommes sans femmes » d’Haruki Murakami, alors vous aimerez peut-être « Ecolière suivi de la Boîte de Pandore » de l’auteur japonais Osamu Dazai.

Côté communication, le minimalisme associé à ce type de graphisme est intéressant car il permet de renforcer un slogan ou un message en projetant un design évocateur en raison de ses formes. Les formes en disent parfois plus long que les mots. 

Coté art, le Flux et Forme nous rappelle les œuvres de l’artiste chinoise Ying Jingjing et notamment sa collection de tableaux de « Blobs ».

Le surréalisme (ou surrealism)

2024 sera marquée par des design graphiques inspirés du mouvement artistique du surréalisme. Dans son ouvrage désormais centenaire « Manifeste du surréalisme », l’un des pionniers, André Breton, évoquait le mouvement en parlant « d’exploration de l’inconscient ». C’est bien parce que le surréalisme a pour vocation de libérer la raison de son contrôle que les designs d’inspiration surréalistes sont truffés de symboles. Certains rappelleront non sans pertinence que le surréalisme a déjà envahi le design graphique et les campagnes publicitaires. On pense aux visuels de bras ou de jambes mis en scène par la marque de luxe Kenzo, ou encore à la campagne surréaliste de Volkswagen, qui a directement emprunté les œuvres de S. Dali « Persistence of Memory » et R. Magritte « Man »

Le courant artistique a influencé la discipline du marketing, en érigeant le « surrealism marketing » comme nouveau concept.

Côté communication, le surréalisme est très intéressant graphiquement parlant, car il ne connait aucune limite, et ainsi, n’a pas besoin de justification. En quelque sorte, il « retombe toujours sur ses pattes », et c’est donc dans le choix des symboles que tout se joue. C’est ainsi qu’on voit des œuvres d’art être détournées au profit d’un message publicitaire ou d’un slogan. Une nouvelle lecture de l’œuvre peut être faite grâce à ce détournement qui réactualise l’œuvre dans un nouveau contexte. 

Coté art, le design graphique de type surréaliste ne manque d’évoquer les œuvres de l’artiste américain George Condo, aux dessins surnaturels s’inspirant à la fois des fractures de P. Picasso et les symboles oniriques de S. Dali. Par exemple, on pense au Surrealist Landscape (1983) ou au surnaturel Jean Louis Mind (2005).

La pixellisation (ou pixelation)

Ce courant graphique, déjà en vogue depuis plusieurs années et directement inspiré des jeux vidéos 8 bits, a toujours le vent en poupe en 2024 avec une croissance de popularité de 179% selon la plateforme CANVA. Inspirant la nostalgie des années 80, ce courant graphique reprend les codes du graphisme numérique d’il y a 40 ans. Côté communication, on se souvient de la campagne de publicité de 2021 du célèbre fast-food américain McDonald’s, qui a flouté ses produits phares avec des pixels en se contentant d’énoncer « Devinez qui est de retour ». Si la notoriété du géant américain du burger lui permet de se passer de son logo, l’usage du pixel dans les campagnes publicitaires et la communication est attrayant pour beaucoup de sociétés et de produits. En effet, le choix de la pixellisation n’est pas un simple choix d’ordre esthétique, ou graphique. Le pixel porte en lui une époque avec tout ce qu’elle comprend en termes de code, d’état d’esprit, ou encore de façon de vivre. User du pixel dans une campagne, c’est avoir un objectif très clair : resusciter cette période passée des années 80 à 90 pour y associer son produit ou son message, en quelque sorte, se situer dans une continuité graphique dont on reconnait la filiation avec ces années d’émergence du graphisme numérique. Ou au contraire, être en totale rupture avec cette période-là dans un sens critique, voire subversif. Ce n’est pas un choix anodin. 

eBoy

Côté artistique, on ne peut pas parler de « pixel art » sans évoquer le collectif d’artistes eBoy fondé à la fin des années 90, et composé de Kay Vermehr, Steffen Sauerteig et Svend Smital. Très inspiré de la Pop-culture, les œuvres du collectif sont réalisées à partir de pixels et présentent des univers uniquement pixellisés. On mentionnera aussi l’artiste marseillais Cédric Vernay, qui s’est illustré grâce au pointillisme et se définit comme un pixel artiste. Il est très connu pour ses peintures numériques réalisées pixel par pixel manuellement, et permettant de reproduire des photographies. Il pratique également le pixel version papier sous forme de papiers déchirés ou de confettis, qu’il recolle manuellement afin de recréer une œuvre ou un portrait. Dans sa série d’œuvres « Home Digitalis », les peintures à l’huile sont faites de pixels peints à la main.

Le rebranding audacieux ou « bold rebrand »

La plateforme CANVA prévoit des couleurs vives et fluorescentes avec des polices au style arrondi, pour les marques qui seront en quête d’audace, voire de changement générationnel.

Le bold rebrand, ou rebranding audacieux, est très intéressant dans une campagne de communication. C’est un bel exemple où la forme ne se contente plus de servir le fond, mais le dépasse. En quelque sorte, c’est le graphisme qui prend les commandes et va indiquer qu’il y a un changement drastique dans le positionnement de l’entreprise ou de la marque. C’est ce dont les clients ou la communauté de la marque va avoir connaissance en premier, avant que l’on mette des mots sur ce changement. C’est aussi ça, le pouvoir de la communication, de parler un langage graphique qui se passe de mots. Et quand l’intention est comprise par la cible, c’est à ce moment-là que l’on sait que l’on a atteint l’objectif. 

Coté art, c’est dans les codes du style art-déco et du pop-art que le rebranding audacieux va puiser son inspiration. On y retrouve en effet les couleurs vives voire criardes de Andy Warhol, mais aussi l’harmonie des couleurs éclatantes à la David Hockney.

Décès de Marcello Gandini, célèbre designer automobile italien

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Marcello Gandini, né le 26 août 1938 à Turin est décédé le 13 mars 2024 à Rivoli, à l’âge de 85 ans.

Célèbre designer automobile italien, il a signé de très nombreux modèles de véhicules dont pas moins de 9 Lamborghini (Miura, Marzal, Espada, Jarama, Urraco, Bravo, Countach, Jalpa, Diablo). Mais les voitures plus « grand public » sont aussi orphelines désormais puisqu’il a signé la BMW Série 5, la Fiat 132 ou encore la célèbre Citroën BX.

1974 Maserati Khamsin

Gandini a officié en tant que designer en chef chez Bertone de 1965 à 1980 avant de prendre son indépendance et de travailler sur de nombreux projets dans son studio Marcello Gandini Design.

2000 Stola S81 Stratos concept
©Andrea Volpato

En janvier dernier, Gandini s’est vu discerner un diplôme honorifique en génie mécanique de l’Institut polytechnique de Turin (Politecnico di Torino) célébrant ainsi sa longue carrière et ses facultés à mixer mécanique, technologie et style.

Trophée Presse Citron /BnF, 31e édition, dernière ligne droite !

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Fidèle à son engagement pour le dessin de presse, et à l’occasion de la Semaine de la Presse et des médias, l’École Estienne organise, en partenariat avec la BnF et la Mairie du 13e, la nouvelle édition du Trophée Presse Citron /BnF.


Ce double concours, ouvert aux étudiants de toutes les écoles d’art de France et aux dessinateurs professionnels, a comme chaque année, pour but de soutenir et de mettre en avant le dessin de presse.

Ce concours de dimension nationale récompense aussi bien les professionnels du dessin de presse, que les étudiants inscrits dans des formations d’enseignement supérieur francophones.

Les dessins sont à envoyer avant le 15 mars à l’adresse suivante :
pressecitron@edu.ecole-estienne.fr.
Les trophées, assortis de nombreux cadeaux offerts par nos partenaires, seront remis aux lauréats le jeudi 28 mars dans le Petit Auditorium de la Bibliothèque nationale de France,
site François Mitterrand.

Plus d’informations : http://www.pressecitron.org/

Disparition de Akira Toriyama : Son Goku à jamais orphelin

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Le compte X officiel de Dragon Ball l’a communiqué vendredi 08 mars 2024 : le papa de Dragon Ball, Akira Toriyama, s’est éteint le 1er mars à l’âge de 68 ans. Créateur du personnage de Son Goku, son manga s’est vendu à plus de 260 millions d’exemplaires, et a été adapté de nombreuses fois à la télévision, au cinéma, et même en jeu vidéo.

Né en 1955 à Nagoya, Akira Toriyama est l’un des mangakas les plus légendaires et a inspiré des millions de lecteurs dans le monde.

Nous reviendrons sur la vie de Akira Toriyama dans un prochain article afin de lui rendre hommage. Pour l’heure, nous nous joignons à toutes celles et ceux qui le regrettent déjà et qui pleurent sa disparition. R.I.P. Akira Toriyama.

Etapes célèbre la Journée Internationale des Droits des Femmes

Audacieuses, ambitieuses, talentueuses, avant-gardistes, anti-conventionnelles pour certaines, trop souvent dans l’ombre, toujours source d’inspiration pour des générations de femmes après elles, Etapes célèbre aujourd’hui toutes ces femmes du monde du design au sens large : graphistes, architectes, typographes, designers, artistes plasticiennes… Si on ne peut toutes les citer, aucune d’elles ne doit cependant rester anonyme, et c’est donc à toutes les femmes que nous rendons hommage en revenant sur quelques portraits.

« Le plus souvent dans l’histoire, « anonyme » était une femme ». Virginia Woolf, Une Chambre à Soi (1929).

C’est sans doute un mélange d’audace, de conviction personnelle et de détermination qui ont poussé des femmes comme Charlotte Perriand ou Margarete Schütte-Lihotzky à suivre leur voie dans le milieu du design et de l’architecture des années 1920. Charlotte Perriand, connue entre autres pour sa Chaise Longue LC4 ou encore son Siège Pivotant LC7, n’a pas toujours connu publiquement le succès qu’elle méritait. En effet, le fauteuil « grand confort » et la chaise longue basculante ont bien été dessinés par Charlotte Perriand, lors de sa collaboration avec Le Corbusier. Elle est également pionnière dans l’art du photomontage dont elle s’est servie en 1936 afin de dénoncer l’insalubrité des logements parisiens. Long de 15 mètres, avec une superficie de 60 m2, « La Grande Misère de Paris » mélange textes et images, juxtapose les gros plans et les plans d’ensemble, oppose le plan de Paris à la photo de l’enfant en pleurs, pour communiquer de manière puissante les conditions de vie précaires des parisiens : la trop forte densité, l’insalubrité, mais aussi les conditions de vie aliénantes des femmes. Charlotte Perriand laisse derrière elle avec cette œuvre une vision de l’art militant, au service de son idéologie concernant l’évolution d’une société en progrès qui paradoxalement, est porteur d’effets pervers pour l’homme.

Pouvons-nous seulement imaginer être la première femme architecte d’un pays ? C’est pourtant ce que fut Margarete Schütte-Lihotzky, première femme autrichienne à devenir architecte en 1919. Éprise du design fonctionnaliste et dans un contexte de pénurie de logements à Francfort, on lui doit notamment la cuisine équipée connue sous le nom de frankfurter Küche en 1926. Cette grande dame est également connue pour son activisme anti-nazi.

Bien que dans un contexte différent de celui de Margarete Schütte-Lihotzky qui a vécu l’entre-deux guerres et ses conséquences sur l’habitat en Allemagne, c’est également une réflexion sur l’habitat, la standardisation et l’accessibilité des meubles qui a habité l’américaine Ray Eames. Souvent occultée par son mari architecte, Charles Eames, avec qui elle travaillait, elle a cependant laissé dans son sillage l’American Abstract Artist (AAA), un groupe dont la vocation est d’échanger sur l’art abstrait et de permettre des expositions, qu’elle crée en 1936. En ces temps-ci, l’art abstrait est mal vu : peut-il être qualifié d’art ? L’avant-gardisme de Ray Eames a permis à l’art abstrait de se développer aux Etats-Unis, en partie grâce à cette association-refuge qui existe encore aujourd’hui.

Si vous avez déjà vu un « componibili », ce système modulaire et moderne de rangement, savez-vous seulement qu’il a été inventé par la première femme à se voir diplômer par le prestigieux Institut Polytechnique de Milan ? Il s’agit bien de Anna Castelli Ferrieri, une architecte et designer italienne spécialisée dans la planification urbaine et l’utilisation des matières plastiques, notamment. Dès 1947, elle reçoit de multiples médailles d’or. On la connait aussi pour sa vision féministe. Consciente du combat des femmes pour leur émancipation, elle organise en 1983 une exhibition retraçant le parcours de cette émancipation depuis le XVIIIe siècle.

L’irrévérencieuse et terriblement inspirante Zaha Hadid, architecte irako-britannique, aussi connue sous le nom de « Reine des Courbes » (ou Queen of the Curves), a non seulement laissé derrière elle des constructions surréalistes comme le London Aquatics Centre ou l’Opéra de Canton, mais a également été l’une des femmes architectes les plus récompensées. Elle est en effet la première femme à recevoir le prix Pritzker en 2004, et c’est sans compter son élévation au rang de commandeur de l’ordre de l’Empire britannique et de dame commandeur, pour ses travaux et services rendus à l’architecture. Souvent interviewée, elle déclarera : « Les gens demandent : « Pourquoi n’y a-t-il pas de lignes droites, pourquoi pas de 90 degrés dans votre travail ? » C’est parce que la vie n’est pas faite selon une grille. Si vous pensez à un paysage naturel, il n’est ni uniforme, ni régulier, mais les gens vont dans ces endroits et pensent que c’est très naturel, très relaxant. Nous pensons que c’est possible en architecture et en design. »


Connue comme la femme qui utilisait son corps comme son art, l’américaine et artiste plasticienne Carolee Schneemann a tordu le cou au mythe du génie créateur masculin, et encore davantage à celui de l’artiste et de sa muse. Elle va, à travers certaines de ses œuvres comme « Eye Body : 36 transformative actions », ou encore « Interior Scroll », s’affranchir de l’opposition codifiée de l’artiste vs. son matériau : Carolee Schneemann est à la fois l’artiste, son corps le matériau, et son image devient on œuvre. Comme elle le dira elle-même à propos de « Eye Body », “J’ai alors décidé que je voulais que mon corps réel soit combiné avec l’œuvre en tant que matériau intégral… Couvert de peinture, de graisse, de craie, de cordes, de plastique, j’érige mon corps comme un territoire visuel. Non seulement je suis un créateur d’images, mais j’explore les valeurs d’image de la chair en tant que matériau avec lequel je choisis de travailler. »

D’autres femmes dans la profession du design et de l’art graphique ont marqué plusieurs générations, non pas en raison d’un combat féministe comme Carolee Schneemann, mais en raison de la longévité de l’impact de leurs réalisations dans le monde. On citera à ce titre Carolyn Davidson, la graphiste américaine qui a créé en 1971 le Swoosh, ou virgule de Nike (qui à l’époque existe sous le nom de Blue Ribbon Sport.) La virgule est encore aujourd’hui l’un des rares logos à être immédiatement identifiable mondialement.

Une autre artiste et graphiste américaine, Susan Kare, a également laissé son empreinte, cette fois dans l’univers digital. Recrutée chez Apple au début des années 1980 en tant que «Artiste de l’interface humaine Macintosh », Susan Kare va créer des polices de caractère (comme Chicago ou Geneva), des éléments d’interfaces (comme « Happy Mac », la figure d’un ordinateur souriant qui accueille l’utilisateur à chaque démarrage).

Certains pourraient néanmoins se dire que le problème de la place de la femme dans le graphisme (au sens large) se conjugue au passé. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Si un nombre équivalent d’étudiantes et d’étudiants se retrouve sur les bancs et les ateliers des écoles de graphisme et de design, la situation n’est plus du tout la même dès lors que ces étudiants entrent dans le monde du travail. Non seulement les rémunérations sont moindres pour les femmes, mais elles sont (trop) peu nombreuses à occuper des postes de direction. Et bien-sûr, elles sont également moins nombreuses à enseigner. C’est également ce que déplore Jean-Michel Géridan, directeur du Centre d’Art National de Graphisme de Chaumont (le Signe), dans une interview: « Il est fascinant de constater que dans l’Union européenne, 70 % des étudiants en graphisme sont des femmes et à peine 10 % vivent de leur activité en indépendantes »].

Tout ça n’est malheureusement pas nouveau. Dans un rapport d’information du Sénat datant de 2013, la Délégation du Sénat aux droits des femmes et de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes a mis en évidence des inégalités insoutenables dans le domaine de l’art et de la culture : moins de 30% des acquisitions des Fonds régionaux d’art contemporain concernaient des oeuvres réalisées par des femmes, 10% à peine des dessinateurs sont des dessinatrices. Pire encore, le rapport d’information mettait en lumière l’une des causes-racines du problème d’inégalité et de sexisme : « la banalisation des comportements sexistes dans les Ecoles d’Art. » Le rapport, citant Reine Prat (haute fonctionnaire qui est autrice de deux rapports ministériels sur l’égalité femmes hommes dans le domaine de la culture et des arts) , dénonce l’asymétrie malsaine de l’étudiante et de son mentor : « dans les écoles d’art, pour le dire schématiquement, des générations de « Lolitas » travaillent sous l’égide de mentors qui sont le plus souvent des hommes, le plus souvent d’un certain âge ». Le panorama des comportements sexistes dans les écoles d’art et de graphisme, mentionné dans le rapport va de « l’insulte sexiste ou homophobe jusqu’au harcèlement sexuel. » Et de faire état de la sous-représentation criante des femmes dans le corps enseignant de ces écoles… Si le rapport date de 2013, le Rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes de 2018 décrit les mêmes inégalités et les mêmes pratiques.

Certaines initiatives privées et projets indépendants font honneur aux femmes du design, et nous rappellent ainsi les enjeux de la sous-représentation de ces dernières.

La plateforme web http://designeuses.fr, réalisée par le designer indépendant Geoffrey Dorne (fondateur de Design & Human) et Iryna Kogutyak (Directrice Artistique) en 2015 met à l’honneur des portraits de designeuses sous forme d’interviews et permettant de partager leur histoire, leur savoir-faire ainsi que leur vision du design.

Un autre exemple de projet indépendant est le collectif activiste Guerrilla Girls, composé d’artistes anonymes dont le leitmotiv est de « réinventer le « F » du mot féminisme. Jouant sur les mots (le « F word » désignant normalement le mot « f**ck » ), le groupe avec ses multiples actions (posters, vidéos, expositions) vise « à dénoncer les préjugés sexistes et ethniques et la corruption dans l’art, le cinéma, la politique et la culture pop. »

Une autre initiative qu’il est important de mentionner est la création du projet WD+RU qui signifie Women’s Design + Research Unit (https://wdandru.tumblr.com). Créé par Teal Triggs et Siân Cook, le blog WD+RU présente des projets graphiques réalisés par des femmes. Le projet est aussi à l’initiative de recherches, tel que le Brave New Normal Report « Intergenerational Mentoring + Women in Graphic Design ». Ce rapport, issu d’une recherche qui s’est étendue de 2020 à 2022, fait état de constats navrants pour les femmes dans le design. Par exemple, 79% de femmes designers changent de carrière. Des discriminations dans les conditions de travail sont également rapportées, tout comme dans les considérations générales attribuées aux femmes dans leur environnement professionnel.

Enfin, certaines artistes graphistes elles-mêmes mènent un combat pour l’égalité avec leurs œuvres. C’est le cas de la talentueuse allemande, Anja Kaiser, qui a plusieurs reprises déjà, a véhiculé à travers son talent, son approche féministe. Elle a par exemple choisi d’acheter des spots publicitaires avec l’argent reçu pour le prix du design conceptuel Inform de Leipzig, au lieu d’exposer dans une galerie d’art contemporain. La jeune artiste a ainsi permis à des associations et collectifs féministes de proposer des textes et slogans pour venir garnir les espaces publicitaires. C’est ainsi que les textes comme « Wanted, la fin du patriarcat » se sont retrouvés placardés pendant plusieurs mois sur des panneaux publicitaires de Leipzig.

Et vous, quelle(s) femme(s) du design avez-vous envie de célébrer aujourd’hui ? Déjà célèbre ou peut-être une collègue de travail, dites-nous en plus !

#womenindesign ; #femmesgraphistes ; #journéeinternationaledesdroitsdesfemmes ; #guerrillagirls ; #lesdesigneuses ;

ANNONCE IMPORTANTE étapes :

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Chers lecteurs,

Comme vous avez pu le constater, l’activité d’étapes : s’est brusquement arrêtée au cours de l’année 2023. En effet, après des temps difficiles, étapes : est passée par l’épreuve de la liquidation judiciaire.

Cependant, nous sommes heureux de vous annoncer que la revue renaît de ses cendres et revient plus forte que jamais grâce à sa reprise par le groupe PLESS, expert en communication visuelle depuis 1977.

étapes : est au service du design graphique et de la communication visuelle depuis 1994.

Nous voulons donc en profiter pour remercier du fond du cœur tous nos fidèles abonnés pour leur soutien indéfectible tout au long de ces 30 dernières années…car, oui, cette année, étapes : fêtera bel et bien ses 30 ans et ce avec un numéro spécial.

Vous l’aurez alors peut-être compris, mais notre prochain numéro, le 273, sera un spécial 30 ans ! Il sera disponible fin mai en kiosques partout en France et sur notre site internet. Nous ne manquerons pas de vous informer plus en détails en temps voulu.

Nous pouvons déjà vous informer d’une nouveauté concernant votre revue : celle-ci retrouve sa publication bimestrielle pour être au plus proche de l’actualité.

Autre information importante concernant la relance de la revue étapes : avec la reprise des abonnements.

En effet, bien que légalement rien ne nous y contraint et pour repartir du bon pied, nous avons décidé d’honorer les abonnements que vous avez souscrits auprès de l’ancienne structure d’étapes:

Envoyez nous par email (abonnes@etapes.com) votre justificatif d’abonnement et nous nous engageons à vous livrer le nombre d’exemplaires restants sur votre abonnement.

Il en va de même pour les précommandes du numéro 273 passées en 2023, envoyez nous votre justificatif d’achat et nous vous expédierons votre exemplaire à sa sortie fin mai.

On vous donne rendez-vous très bientôt pour plus d’informations et pour continuer à partager notre passion du design graphique et de la communication visuelle.

À la main, la tendance graphique du numéro 269

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Dans le cadre du prochain numéro d’étapes: à paraître en librairie le 24 novembre, nous publions un extrait de notre rubrique « Tendances ».

Malgré la numérisation de la pratique du design graphique, les designers persistent à concevoir du lettrage ou des illustrations à la main. Originalité des formes ou granulosité du trait, les créateurs recherchent la fluidité, l’imperfection, la chaleur du dessin. Les lettres manuscrites évoquent la main humaine et par là même la proximité, l’élégance tandis les lettrages inspirés du graff fleurissent dans les communications d’évènements musicaux, sportifs ou liés à la mode. Les illustrations apparaissent sur les identités de restaurants pour figurer une ambiance traditionnelle, ou représenter une mascotte attachante. Aujourd’hui, les designers jouent avec le code et les algorithmes pour tenter de copier les tracés à la main. Reste à déterminer si le résultat touchera notre corde sensible. 

After Hours

Situé à Melbourne, en Australie, WayGood est un bar à vin de quartier. Afin d’appuyer l’idée de lieu de rencontre et de convivialité, le studio After Hours imagine une série d’illustrations qui représente les nombreux visages des habitants se réunissant autour d’un verre de vin et d’un bon repas. Le crayonné, qui évoque la main de l’homme, souligne l’aspect chaleureux du lieu.

 afterhoursstudio.com.au

Le Brand Talk Paris 2023 de Monotype en rediffusion vidéo

Le 20 avril dernier, la fonderie Monotype organisait pour la première fois un “Brand Talk” à Paris. Ce temps d’échanges entre professionnel•les réunissait des intervenant•es spécialisé·es en design graphique, branding et typographie comme la directrice de création de Ladurée, Johanne Casagrande, le directeur de création de l’agence W&Cie, Jean-Jacques Charrais, le directeur de création de CANAL+, Olivier Degrave, ainsi que la brand designer de chez Monotype, Marie Boulanger. Monotype rend accessible la captation de cet événement. Celle-ci permet d’en apprendre plus sur l’identité visuelle des Jeux Olympiques 2024, l’évolution de l’identité de CANAL+, ou encore de tout savoir de l’étude menée par Monotype, en collaboration avec l’entreprise de neurosciences appliquées Neurons, intitulée “Pourquoi les typographies suscitent-elles des émotions en nous ?”… Les quatre captations rediffusées sont une invitation à approfondir sa connaissances des stratégies graphiques de grandes marques, mais aussi, de mieux connaître les liens forts développés par les individus avec la typographie. 

→ Accéder gratuitement à la captation vidéo du Brand Talk Paris 2023

Le 6 juin 2023 → Mardis Graphiques ▸ Design et accessibilité – EESAB (Rennes)

La prochaine conférence des Mardis Graphiques porte sur le design et l’accessibilité. Proposée par le réseau Comète, réunissant des professionnel·les de la communication et de la médiation du secteur culturel rennais, l’intervention porte sur l’accessibilité des productions graphiques auprès de tous les publics, notamment des personnes handicapées. Le défi de l’accessibilité des supports imprimés fera l’objet d’une attention particulière. Le panel rassemble Stéphane Schultz du studio 15marches, Sabrina Morisson, conceptrice accessibilité, Aurélie Chasles, formatrice et spécialiste de la communication adaptée et Laura Violette, chargée de communication du festival Au Foin De La Rue. La conférence est gratuite sur inscription.

→ Amphitéâtre de l’EESAB, école des Beaux Arts de Rennes, 34, rue Hoche 35000 Rennes
→ www.eventbrite.fr

Du 2 au 4 juin 2023 → Graphic Bazar! – En Traits Libres (Montpellier)

Organisé par les éditions Microgram, Graphic Bazar!, festival des arts graphiques de Montpellier, rassemble une vingtaine d’artistes et collectifs du sud de la France. Ils et elles exposent et proposent à la vente leur travail. Photographie, illustration, bande dessinée, microédition, impression artisanale ou encore travaux en textile sont au rendez-vous pour ce week-end des arts graphiques !

→ www.facebook.com
→ www.editionsmicrogram.com
→ librairie-galerie En Traits Libres, 1, rue Voltaire, 34000 Montpellier